Jérôme Fortin: Un Survol
16 Août – 8 Septembre

Jérôme Fortin est né à Joliette en 1971. Il vit et travaille à Montréal. 

Depuis 1996, il a présenté plus d’une vingtaine d’expositions personnelles à Prague, Pretoria, Tokyo, Paris, Toronto et Montréal. Il a participé à de nombreuses expositions collectives à Istanbul, Berlin, Bologne, Bruxelles, Paris, Cuba, Barcelone, Beijing et New York. Plusieurs résidences d’artiste font partie de son parcours, notamment au World Financial Center Arts and Events (New York), Fondation Christoph-Merian (Bâle), Fonca (Mexico D.F.), la Cité internationale des arts (Paris), Ludwig Foundation de Cuba (La Havanne), Tokyo Wonder Site (Tokyo). En 2007, les travaux de Fortin ont fait l’objet d’une exposition personnelle au Musée d’art contemporain de Montréal (MACM). Il a reçu en 2004 le Prix Pierre-Ayot de la ville de Montréal. Ses œuvres figurent dans plusieurs collections dont celles du Musée d’art contemporain de Montréal, Musée national des beaux-arts du Québec, Musée de Joliette, Pretoria art museum, National Museum of China, Bibliothèque et archives nationales du Québec, Banque d’oeuvres d’art du Conseil des arts du Canada, Ville de Montréal, d’entreprises et particulières.

Cette exposition regroupe des oeuvres de ses séries les plus réputées tel que Bagatelle, Seascapes/Marines, Tondos, Écrans/Screens et Ostinatos

 Sur la série Bagatelle

Avec ses sculptures-installations, Jérôme Fortin combine la pratique des cabinets de curiosités, musées privés du XVIe siècle, à la pratique de consommation de masse des XXe et XXIe siècles. Bouchons de liège, bouteilles de plastique, livres, allumettes, clous et boîtes de conserve sont astucieusement manipulés et assemblés en plusieurs séries de curiosités visuelles et plastiques, dont les formes, couleurs, textures et volumes évoquent les fleurs, coquillages, bijoux et amulettes, anciennement rassemblés par les curieux pour leur caractère exotique. L’apparence poétique et énigmatique des sculptures de Jérôme Fortin détourne l’aspect usuel des objets du quotidien pour exulter notre regard contemporain.

Sur la série des Marines

La série des Marines a été développée à Est-nord-est (Saint-Jean-port-Joli) lors d’une résidence d’artiste en 2001. « Tous les jours, je longe le fleuve depuis Est-nord-est jusqu’au village. Sur mon parcours, je ramasse patiemment toutes les bouteilles de plastiques échouées sur les berges lors des grandes marées du printemps. La présence du fleuve Saint-Laurent m’émerveille, je passe le plus clair de mon temps à regarder ses jeux d’eau, ses vagues et ses marées. Au Centre, j’occupe mes soirées à découper ces contenants multicolores en de fins et longs rubans. J’agraffe ces bandes de plastique directement aux murs de mon atelier en Tondo, forme qui s’apparente à des hublots ou à la mer vue d’une lunette d’approche. Alignées de manière très dense les unes au-dessous des autres, ces bandes de plastique évoquent des vagues mouvementées. Ici et là, les goulots indiquent le nombre de bouteilles utilisées pour chacune des Marines. Selon les différentes textures, formes et couleurs des bouteilles, chacune de ces oeuvres possède ses propres qualités plastiques, la transparence de certaines par exemple, produit un effet similaire au reflet de la lumière sur l’eau. »

Sur la série des Tondos

La série des Tondos a été développée suite à une résidence d’artiste intensive aux Ateliers Graff au printemps 2003. Inspirées du corpus d’œuvres des Marines, ces estampes ont été réalisées à partir de bandes de papiers divers à l’aide de la technique de la collagraphie. “Par des gestes répétés et des plis sur plis, des motifs surgissent rappelant tantôt des rosaces tantôt une mer agitée. La galerie présentera l’ensemble entier des œuvres de cette série, chacune ayant été produite en édition de 10. Nous sommes heureux d’annoncer que les deux premières gravures de la série, Tondo I et Tondo II, viennent d’être acquis par la Bibliothèque nationale du Québec pour leur collection d’estampes. De toute évidence, l’art est pour Jérôme Fortin une activité qu’il pratique sans modération, avec une habileté qui confine à la prestidigitation.

Dans son jeu sans fin avec les matériaux, l’arrivée des estampes s’avère inattendue; en plus, elles renouvellent le genre. Dès l’abord, elles intriguent : on s’interroge sur la technique utilisée. Ce sont de simples feuilles de papier imprimé, tirées en général d’un seul livre, découpées de bout en bout et collées sur un carton rond.

Tout en affichant une relative uniformité visuelle, elles ont chacune leur personnalité. Il y a là une recherche étonnante dans la déclinaison des motifs, ce que les musiciens appellent des variations sur un thème. Sans jamais se lasser ou être lassant, Jérôme a exploré toute une gamme de textures, d’agencements qui évoquent des dessins aztèques ou incas, des écritures très anciennes, des végétaux ou des tissus; la liste des associations pourrait être longue car les allusions sont fines.

Devant nos yeux, un bouquet de nuances grises, blanches et noires. Estompée ou nette, la bande explore les infinies variétés de ces tons et invites le regard à la suivre dans ses méandres. Et pourtant, les objets qui ont servi de plaques, les matrices, sont aussi fascinantes que les estampes. Leur léger relief, leur couleur les distinguent et en font des oeuvres à part entière. À vrai dire, l’habileté joue un rôle important dans la production d’une oeuvre, mais il y a aussi le travail” – Pascale Beaudet

Sur la série Ostinatos

  

Avec patience, hanté par la série et la répétition, Jérôme Fortin découpe et plie une multitude de papiers de couleur recueillis lors de ses voyages. Assemblés en cercles concentriques et collés, ils constituent le matériau silencieux de trente matrices circulaires et de trente estampes du diamètre d’un 33-tours qui en découlent, dont quelques unes sont exposées ici. Fruit d’une passion commune de l’artiste Jérôme Fortin et du commissaire Eric Mattson pour la musique, cette production a servi à la réalisation de trente disques compacts contenant des enregistrements inédits devant public, de compositeurs montréalais de musiques électroniques produits, présentés dans des déclinaisons sur papier de ces matrices et de ces estampes.

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